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  • Photo du rédacteurBlagnac Rugby

LES 10 ANS DU BOUCLIER Episode 4

LE DÉCLIC #7


La semaine avant le match retour est calme pour les leaders de la poule. Un peu de physique, un tour à la salle de muscu, quelques passes et chandelles et puis la fameuse mise en place du vendredi sont programmés. Le dimanche, le bus blagnacais gagne le stade Fernand-Lapalu sans encombre et rien ne laisse présager l’orage. La poignée de main entre les capitaines est cordiale même si Nejmi Kara a forcément parlé de revanche dans son discours d’avant-match. Boy, l’ouvreur gersois, donne le coup d’envoi et bizarrement son drop monte un peu plus haut que d’habitude, comme si le ballon tentait de toucher les nuages avant que ne s’abattent les éclairs…

A peine 5 secondes de jeu et la bagarre éclate ! Hamid Arif et Labessouille savourent leur retrouvaille mais ce n’est pas du goût de l’arbitre qui envoie les deux gaillards s’asseoir dix minutes. Le décor est planté, ça ne va pas être un grand dimanche de rugby. Comme contre Lombez-Samatan cette rencontre est une affaire de puissance et à ce jeu-là les Caouecs sont les meilleurs. L’ombre de Bassaber plane au-dessus du ciel Lislois, impérial en touche il capte un ballon, le maul se forme et l’essai est collectif, le seul de la rencontre, venant masquer le soleil gersois. 6-8 score final, ce n’est pas le plus beau match de la saison mais c’est celui du « déclic ».

« On ne s’attendait pas du tout à être reçu comme ça », se souvient Arnaud Costes encore étonné par la réaction de ses troupes, « on a parfaitement réagi, depuis le banc cette réaction des joueurs et la façon dont ils ont géré sans que l’on ait forcément quelque chose à dire… Malgré les insultes, la tension et les coups on n’est pas tombé dans le piège et lors de la réception d’après match j’ai regardé les gars un à un et dans ma tête je me suis dit : « là il vient de se passer quelque chose ».

Après ce périple Lislois, le compte à rebours est déclenché. Plus que 7 journées avant la fin de la phase régulière. Blagnac domine ses adversaires et maitrise son rugby mais Lombez-Samatan fait de même et l’objectif montée n’est pas encore assuré. La course poursuite va durer et le duel à distance se met en place. Montréjeau est vaincu, Hendaye résiste en décrochant les 2 points du nul, Habas ne fait pas le poids et encaisse 78 points, ce jour-là Breton marque l’un des essais les plus rapides de l’histoire du club en à peine 30 secondes.

Les succès face à Gimont, Nafarroa et Bagnères-de-Bigorre donnent un total de 83 points au classement général. Le LSC se trouve en embuscade avec 80 points, seul le premier de poule peut accéder directement à l’échelon supérieur et hasard ou pas du calendrier la dernière journée prévoit un Lombez-Samatan – Blagnac.

 

LES PROMUS PASSENT UN SERMON #8


« Une victoire où un bonus défensif suffisent ». Cette consigne a été martelée toute la semaine. Les joueurs l’ont récitée tel un mantra, une prière adressée aux dieux du rugby, en se rasant le matin, au boulot pendant la semaine et le soir avant de dormir. Blagnac est à une marche de réussir sa saison et d’effacer les erreurs du passé. « Il fallait gérer la pression et éviter le traquenard que Lombez pouvait nous tendre », rembobine Arnaud Costes. L’ancien flanker connait ce genre de match couperet par cœur, il en a disputé plus d’un durant sa carrière. « La semaine avant la rencontre j’ai contacté la fédé pour demander s’il était possible d’avoir un bon arbitre », rappelle-t-il conscient de s’enlever une première épine du pied puis avec Olivier Carbonneau ils décident de tenter un coup de poker.

« Nous étions réputés pour la qualité de notre jeu mais pour ce match on a demandé aux joueurs de changer complétement les plans », dévoile l’entraineur. Pour ce match-là, les belles envolées, le jeu au large et la synergie avant/trois-quarts sont mis au placard, pour ce match-là le staff demande du combat, du pragmatisme et de la discipline. « On a fait le choix d’un jeu restrictif car on savait qu’ils allaient s’énerver, le but était de répondre à leur agressivité mais sans s’énerver et surtout de ne faire aucune passe sauf dans leur 22 », recompose avec précision Arnaud Costes.

Enervés, les Gersois l’étaient, le président Gilles Sicre s’en souvient très bien, « Dès l’entrée dans le stade on s’est fait agresser, nous n’avons pas eu droit à l’apéro d’avant-match et on a mangé à part avec les arbitres ». Placés en plein milieu des supporters du LSC, Gilles et Philippe Humery savent que le match va être très long et se dérouler dans « une ambiance électrique ».

Le coup d’envoi a des allures de règlement de compte. Jérôme Suderie, ex-Blagnacais fonce tout droit sur Bassaber mais ce dernier ne bronche pas, « on était sereins, vraiment calmes et ce jour-là rien ne pouvait nous déconcentrer, la consigne était de rester sage et de prendre les points au pied et c’est ce que l’on a fait », avoue Fabrice dix ans plus tard en parlant du « match le plus maitrisé de cette saison ». L’équipe fait bloc et ne se déconcentre pas, « ça n’a pas été facile de rester calme surtout quand vous aviez des guerriers comme Serge Jouve et Elvis Tekassala sur le terrain, je leur avais bien dit de garder les mains dans les poches », sourit Arnaud Costes. 3-9 à la mi-temps et pourtant la rencontre semble pliée. Egea est impérial face aux poteaux, les Gersois trépignent, commettent des fautes et Blagnac en profite. « Il restait 5 minutes de jeu et avec Philippe on s’est regardé un instant car on savait déjà que nous allions remonter en Fédérale 1 », confesse avec émotion Gilles Sicre tandis qu’Egea prend un soufflon venant du banc de touche, « David arrête d’essayer de me jouer ces ballons à la main », s’égosille Arnaud Costes.

L’arbitre siffle la fin et libère tout un club. « Ce fut un soulagement surtout pour tous ceux qui avaient fait l’effort de rester, on était récompensé », triomphe Fabrice Bassaber. La pression retombe et les premières larmes de joie peuvent couler. Dans le petit vestiaire du stade Paul-Vignaux la tension retombe. Plongés dans la vapeur des douches, au beau milieu du labyrinthe formé par les sacs, les crampons boueux et les boules de strap les joueurs passent un serment : et si on tentait d’aller chercher le bouclier…



Blagnac frôle le sans faute

J1 : Mouguerre 20 – Blagnac 21 (disputé le 1er novembre) J2 : Blagnac 22 – Castelsarrasin 9 J3 : Boucau Tarnos 11 – Blagnac 15 J4 : Blagnac 22 – L’Isle Jourdain 26 J5 : Montréjeau 3 – Blagnac 34 J6 : Blagnac 26 - Hendaye 9 J7 : Habas 9 – Blagnac 15 J8 : Gimont 16 – Blagnac 10 J9 : Blagnac 26 – Nafarroa 14 J10 : Bagnères-de-Bigorre 3 – Blagnac 11 J11 : Blagnac 13 – Lombez-Samatan 6 (disputé le 7 février) J12 : Blagnac 50 – Mouguerre 14 J13 : Castelsarrasin 9 – Blagnac 9 J14 : Blagnac 51 – Boucau Tarnos 13 J15 : L’Isle Jourdain 6 – Blagnac 8 J16 : Blagnac 41 – Montréjeau 3 J17 : Hendaye 23 – Blagnac 23 J18 : Blagnac 78 – Habas 0 J19 : Blagnac 36 – Gimont 13 J20 : Nafarroa 3 – Blagnac 23 J21 : Blagnac 46 – Bagnères-de-Bigorre 12 J22 : Lombez-Samatan 8 – Blagnac 15

 

Bientôt la suite...

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