Blagnac Rugby
LES 10 ANS DU BOUCLIER Episode 2
L'ERE DES "GALACTIQUES" #3
S’il y a quelques temps Blagnac était en une du journal pour ses déboires extra-sportifs, ce coup-ci c’est le recrutement des Caouecs qui fait les gros titres. Les futurs adversaires à l’instar des supporters écarquillent les yeux quand la liste des arrivées et départs est dévoilée. NTamack, Kara, Arif, Egea, Meurin… du lourd, du très lourd semble pointer à l’horizon et que dire de la venue de Fabrice Culinat. Le demi de mêlée était encore en Top 14 la saison d’avant sous les couleurs de Montauban et les Tarn-et-Garonnais s’étaient classés huitièmes. Ce transfert était l’un des coups du siècle, en comparaison il faut imaginer aujourd’hui le numéro 9 titulaire de Montpellier (le MHR ayant fini 8e à l’arrêt de cette saison) rejoindre Blagnac… En fait, c’était un peu comme si Benoit Paillaugue décidait de jouer en Fédérale 2.

Fabrice Culinat à la mêlée
Ce pari, Nejmi Kara l’a pris en arrivant en provenance de Lavaur, « c’était risqué mais je connaissais bien Arnaud qui reprenait les rênes et puis ce challenge de devoir remonter m’a attiré fortement ». Le deuxième ligne rejoint le contingent des Galactiques blagnacais et ensemble ils souffrent durant l’intersaison. « On a fait un gros travail de préparation physique, assez éprouvant », se souvient Fabrice Bassaber pourtant excellent dans l’exercice. De longues séances nécessaires afin de survivre au rythme exigé par la philosophie de jeu d’Arnaud Costes et Olivier Carbonneau. « Avoir de la caisse, c’était notre crédo, on avait fait un travail ciblé en musculation et la saison s’annonçant longue il fallait éviter les blessures », confie Arnaud Costes soucieux des détails et voulant apporter une dose de « professionnalisme » dans un effectif qui savait ce qu’était le haut-niveau.
Sur le terrain la « mayonnaise prend vite » et le projet de jeu est clair, « on ne voulait pas faire uniquement que des cocottes et des chandelles mais il nous fallait un pack rugueux, de vrais gaillards devant car les claques étaient encore permises à cette époque en Fédérale et il ne fallait pas se laisser impressionner », poursuit Arnaud Costes avant de résumer, « en gros il fallait un taux d’hormones élevé devant et des mecs avec qui tu peux bien voyager chez les trois-quarts ».
Une vision partagée par Fabrice Bassaber, « on était très solide devant, faut dire que le championnat voulait ça, on avait des clients dans notre pack et je peux vous dire que l’on en a cabossé des adversaires ». Le vieil adage du rugby qui commence toujours devant prenait tout son sens et ce n’est pas Olivier Carbonneau, en charge des trois-quarts et ancienne gloire du Stade Toulousain, qui dit le contraire, « on voulait de l’alternance au maximum, un jeu total, pour y arriver on fixait nos adversaires avec notre pack puis la charnière devait fluidifier le jeu, gérer le tempo et enfin envoyer du jeu sur les extérieurs ».
Les consignes passent bien, tout le monde adhère et l’architecture du groupe repose sur deux piliers du vestiaire que sont Fabrice Bassaber et Nejmi Kara qui prend le capitanat. « J’ai accepté cette responsabilité si Fabrice pouvait m’épauler et c’est ce qu’il a fait. On a fonctionné à deux, j’ai fort caractère mais dans une équipe comme la nôtre il n’y avait pas besoin d’élever la voix, tout le monde avançait dans le même sens et j’ai su avant même d’avoir joué que l’on allait être très dur à arrêter ».

Nejmi Kara au capitanat
Arrivées : Culinat (Montauban), F. Ntamack (Saint-Gaudens), Egea et Kara (Lavaur), Vimbelle (Lourdes), Hamid Arif (Miélan/Mirande), Arif Nassim (Marseille-Vitrolles), Champel (Castanet), Flo. Meurin (Albi), Cossou (Marseille-Vitrolles), O'Brien (Clontars), Cussat (FCTT).
Départs : de Raed et Coueffe (Castanet), Trémolières (Decazeville), Datchary (Villemur), Pradel (Villefranche-de-Lauragais), Jean-Charles (Muret), Revel (Lombez-Samatan), Lamont (Saint-Sulpice), Arbo (arrêt).
LE PARFUM DU TERROIR #4
« L’équipe de feu » comme l’a surnommé le président Sicre va très vite se montrer à la hauteur des attentes. Les rencontres amicales confirment le potentiel de ce groupe de 30 joueurs dont il est bien difficile de dégager un XV type. Une chose est sûre, tout le monde va jouer car même les cadres sont interchangeables.
Rassurés et impatients, les Blagnacais découvrent la poule dans laquelle ils vont évoluer, la numéro 7. Au menu de cette saison ce sera Lombez-Samatan, Gimont, Boucau Tarnos, L’Isle-Jourdain, Hendaye, Castelsarrasin, Bagnères de Bigorre, Mouguerre, Nafarroa, Habas et Montrejeau. Bref du local et des noms « emblématiques » de ce rugby de clocher. Gers, Haute-Pyrénées, Pays Basques… Des coins mythiques, des clubs à la résonnance presque magique situés au cœur de la France qui a un accent et dont on se demande encore comment un sport aussi « britannique » a-t-il bien pu se faire une place dans ces contrées hostiles à tout ce qui vient d’Outre-Manche.

La carte des équipes de la poule
Les Caouecs vont péleriner à travers les champs, les vallons et les montagnes et arpenter des terrains pas toujours très plats, se serrer dans des vestiaires exigus et devoir ignorer les supporters locaux souvent un peu trop proches de la pelouse. « On s’est attendu à de belles réceptions, dans le Gers notamment où il y avait une petite rivalité, c’étaient des mini-derbys, une guéguerre autour d’histoires de joueurs passés d’un club à l’autre ou des gars de la ville face à ceux de la campagne », résume parfaitement Arnaud Costes.
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