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  • Photo du rédacteurBlagnac Rugby

« JB » pilier 100% blagnacais


De tout temps faire le passage de l’US Colomiers au Blagnac Rugby n’a jamais été chose facile. L’époque a changé mais la rivalité d’autrefois plane toujours au-dessus de ces deux villages devenus villes. Une rancœur entretenue par les plus irréductibles caouecs qui peuplent encore « le vieux Blagnac » et forcent les arrivants du club à la colombe à devoir en faire plus que les autres afin d’être acceptés. Du haut de ses 100 matches sous les couleurs blagnacaises, Jean-Baptiste Martin a forcément été confronté à ça. Arrivé en 2014, le pilier a dû trouver l’accueil quelque peu glacial, « c’est simple, on ne se parlait pas avec J-B au début », sourit aujourd’hui son ami et capitaine Matthieu Vachon. Biberonné à la culture de la guerre de clochers, le troisième ligne a mis un moment avant de faire le premier pas, « on était à l’opposé et j’ai bien mis deux ans avant de commencer à me rapprocher de lui en plus Jean-Baptiste est quelqu’un de discret et il y avait un peu cette rivalité avec Colomiers », avoue-t-il en se marrant. Il faut dire que l’actuel pilier gauche de Blagnac est un pur produit de la formation columérine, il a même eu l’honneur de jouer en Pro D2 avec le maillot bleu et blanc.


Les ingénieurs de la mêlée 

Arrivé en minimes le « gaucher » a quitté l’USCo huit ans plus tard, le temps pour lui de renverser quelques mêlées et de voir naître de belles amitiés, « on a sympathisé rapidement à mon arrivée à Colomiers en Crabos, on avait le même âge, on est de 91 et nous avons été surclassés au même moment », se remémore Victor Delmas qui évolue maintenant au sein de l’effectif professionnel. « C’était lui à gauche et moi à droite, on a progressé ensemble du centre de formation jusqu’à la Pro D2 », retrace le fidèle compère de Jean-Baptiste Martin. En avance sur les autres et souvent appelés dans la catégorie supérieure, les deux acolytes grillent les étapes et se font une solide réputation, « J-B à gauche, Victor à droite… C’était la première ligne des Reichel de Colomiers », se souvient parfaitement Philippe Filiatre entraineur aux côtés de Bernard Goutta lors du passage de Jean-Baptiste dans l’antichambre de l’élite. « Il faisait partie de cette génération de joueurs surnommés « les ingénieurs » car ils faisaient tous de hautes études et faisaient preuve d’une maturité et d’une intelligence rare pour leurs âges », confie Philippe avec tout de même quelques regrets, « Jean-Baptiste avait un potentiel athlétique hors normes mais nous n’avons pas réussi à « démarrer la machine » ».


Le rêve bleu et blanc

Avant de rejoindre Blagnac, Jean-Baptiste fera trois apparitions avec Colomiers. Une première contre Dax le 31 août 2013, un match face à Agen et surtout la réception de Bourgoin bien ancrée dans la mémoire de Victor Delmas : « ce match contre Bourgoin… Disons que je l’avais mis un peu dans la merde car j’avais pris un carton jaune et derrière on avait ramassé en mêlée… », restitue le « droitier » columérin en riant. « Lors de cette saison il faut dire que l’on n’a pas tout fracassé ensemble », plaisante son ancien coéquipier dont le chemin rugbystique s’est séparé à l’issue de cet exercice 2013-2014. « Jean-Baptiste avait les qualités pour percer c’est sûr mais le haut niveau ça ne tient pas uniquement au talent du joueur, il y a également un facteur chance et quand on voit qu’aujourd’hui il est devenu un taulier de la Nationale on se dit qu’il avait forcément le niveau Pro D2 », analyse le joueur de la Colombe. Pas attiré par l’argent, non désireux de se trouver un agent et attaché à la région toulousaine, Jean-Baptiste ne veut pas s’éloigner, il ne veut pas entamer un « tour de France » des clubs en recherche de première ligne, il ne veut pas rejoindre l’armée « des clones » formatés pour le monde du rugby professionnel et pose ses valises à Blagnac.



Discret et puissant

Sans faire de bruit, le discret J-B va devenir rapidement incontournable en combinant sa force naturelle et sa force de travail. « Il a des épaules… c’est impressionnant », argue Matthieu Vachon rejoignant la description de Victor Delmas, « il est costaud, explosif, bon il n’a pas une grande VMA (il rit), on dirait un Fidjien un peu, d’ailleurs à nos débuts en musculation avec Colomiers il était clairement au-dessus de tout le monde ». Son capitaine ajoutant même une anecdote évocatrice, « en jeune lors d’un match contre Colomiers je me souviens qu’il m’avait complétement éteint sur un plaquage ». Des qualités exacerbées par un véritable goût de l’effort, la première vertu évoquée par son entourage étant « sa force de travail ».



La colombe devenue chouette

Bosseur le pilier gauche n’est pas uniquement qu’un disciple assidu de la préparation physique, il sait aussi mettre en pratique son potentiel. Capable de déposer un ailier à la course comme lors de son essai face à Bergerac en 2017 ou de faire subir l’enfer à son vis-à-vis tarbais le 17 janvier dernier, victoire à la clef (7-27). Des actions mémorables faisant oublier son passé columérin aux plus farouches défenseurs de la frontière entre les deux bastions, « J-B a été un peu le premier du contingent columérin mais maintenant c’est lui qui chambre les arrivants en provenance de Colomiers », salue Matthieu Vachon au sujet d’un coéquipier devenu ami. Décrit comme « humble, généreux et taquin », Jean-Baptiste est selon le troisième ligne de Blagnac et son compère Victor Delmas « le meilleur pilier gauche de la Nationale ». On ne saurait les contredire et pour sa 101e estimons nous chanceux car J-B est désormais et sans aucun doute 100% blagnacais.


Maxime Brossard  

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